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panier pour lui et les siens et ils descendirent dans plaine.

D’abord tout alla bien et, après avoir construit un radeau, ils purent naviguer de places sèches en places sèches et finalement cultiver la terre sur des espèces de mornes pendant trois générations. Mais, petit à petit les eaux étant remontées, les arrières-petits enfants durent pendant trois générations encore vivre, cette fois, aux trois quarts dans l’eau, presque tout le temps et devenir ainsi, bien malgré eux à peu près amphibies.

Cependant un beau matin les eaux montèrent et tous nos villages, très peuplés par six générations prolifiques, comme aux temps vertueux des patriarches, où l’on ne savait pas encore tricher, furent engloutis.

Mais, ô miracle, comme on était déjà habitué à vivre aux trois quarts dans l’eau depuis longtemps, tout le monde périt, sauf un jeune couple qui venait précisément de s’unir depuis trois semaines.

Ils purent très bien se faire à ce nouveau genre de vie : ils eurent beaucoup d’enfants et ne tardèrent pas à se former, au bout de quatre générations, une vraie ville au fond des grottes mystérieuses du fond des mers.

Par la Mer Rouge, ils ne tardèrent pas à se répandre au fond de tous les Océans et à les peupler. Ce sont nos ancêtres vénérés…

À ce moment la sonnerie électrique se fit entendre, car le brave capitaine Jacob Laquedem n’avait pas pu s’empêcher d’interrompre le récit de l’homme des mers pour s’écrier à son tour :