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« En attendant, je vais faire descendre la sonde avec la présente et le téléphone, ce qui va encore constituer une opération aussi longue que délicate. »

— Et bien, mes enfants, voilà le petit poulet que j’envoie à ces marsouins ; est-ce de votre goût ?

— C’est parfait.

— Ça m’en a donné une tablature à écrire ça. Dans mon métier on oublie la littérature… Tiens, ça rime, s’écria-t-il en riant.

Allons vite, que l’on prépare et organise tout pour descendre la sonde, comme il convient, sérieusement, avec les appareils téléphoniques ; et surtout pas de précipitation, pas d’accrocs.

La recommandation était bien inutile, tout l’équipage, tout dévoué naturellement à son capitaine, s’était passionné pour cette étrange affaire. Je passerai sous silence les longues péripéties de la descente de la sonde qui, d’ailleurs, finit par réussir, pour en arriver tout de suite au long et curieux récit que fit le citoyen vivant à 9 429 mètres au fond des mers du Pacifique, tout au fond de la fosse Aldrich, à mon excellent ami, le capitaine Jacob Laquedem.

Comme la voix était claire et la diction parfaite, après s’être fixé le récepteur téléphonique à la tête, pour ne pas être embarrassé, il put transcrire très fidèlement le récit qui lui fut fait.

Nous venons de le retraduire et vérifier tous deux avec un soin extrême et, sans plus de commentaires, tant il est vraiment nouveau et curieux, le voici :