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Pour qu’il n’y ait ni frottement, ni choc, les deux planète qui veulent se rencontrer, se frôler sans se heurter, auraient préparé, chacune de leur côté, une vaste plaine, un immense hippodrome parfaitement plat, pouvant contenir deux ou trois millions de voyageurs, de touristes et au moment où les deux hippodromes des deux planètes passeraient à côté l’un de l’autre, les voyageurs passeraient d’une planète à l’autre. Ce serait donc simple comme le jour.

— Mais vous oubliez que ces planètes marchent à 3 Ou 400 000 kilomètres à la seconde.

— Je n’oublie rien, du moment qu’elles auront toutes les deux une vitesse identique, on ne sentira rien. C’est l’histoire de la bougie dont la flamme est immobile pendant la tempête la plus violente, à bord de la nacelle du ballon libre qui suit le vent à 100 kilomètres à l’heure.

— C’est pourtant vrai. Mais où trouverez-vous des chefs de gare, des aiguilleurs pour ces voyages de plaisir, inter-planétaires ?

— Dans nos Observatoires, parbleu, on les aura mis en communication par un câble transmetteur sérieux avec les pôles convertis en immenses dynamos domestiqués.

Un coup de pouce de manométreur, de manipulateur, comme vous voudrez et suivant l’impulsion des fluides, les astres se rapprocheront ou s’éloigneront à volonté.

Lors du prochain voyage, je compte bien organiser une tournée de Sarah Berhnardt dans la planète Mars ; il y aura de l’argent à gagner. Et puis, il n’y a