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tout comme Panama, pour installer mon chemin de fleurs, du Havre à New-York, à travers l’océan Atlantique.

Ce qui me coûtera fort cher, je ne me le dissimule pas, ce sera de chauffer l’océan sur une grande partie du parcours. Mais cette traversée ainsi comprise, sera charmante et évitera le mal de mer. Pour les bons marcheurs ce sera une promenade ravissante et pour les autres, j’ai pensé à tout : d’abord, de distance en distance, il y aura, ancrés à demeure, de vastes navires hôtel — café-restaurant, où l’on trouvera tout le confort désirable pour boire, dormir, manger et se reposer et enfin, dernier perfectionnement, qui me paraît appelé au plus grand succès, deux rangées des feuilles de la Victoria Regia seront recouvertes de légères voliges pour permettre aux bicyclistes de pouvoir franchir. l’Atlantique.

Si ça marche comme j’ai tout lieu de le supposer, si je m’en rapporte à l’enthousiasme des quelques personnes qui seules connaissent mes projets, mon premier acte, pour inaugurer cette voie aussi magistrale que poètique et qui enfoncera la voie lactée elle-même dans l’imagination des faibles mortels, sera d’organiser en bicyclette une course internationale, Le Havre-New-York sur ma piste fleurie, sur ma route embaumée et enivrante, à travers l’océan !

All Right !