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Avec une anxiété facile à comprendre, je tirai la seconde ficelle et la poupée me répondit clairement : Anougît harou-k — Au lieu de Anugît haru—k. Là il y avait un h dur dans le mot harou, ce qui signifie vraisemblablement, mot à mot : Anougît frotter, harou-k face de toi et semble correspondre à un procédé de salut primitif et qui n’était plus en usage, du moins couramment, dans l’Égypte primitive. Le mécanicien-constructeur de la poupée avait donc voulu faire quelque chose d’archaïque, déjà de son temps on avait trouvé cette forme de salut, facile à rendre et à imiter. Pour moi, je ne voyais qu’une chose, c’est que, pour la seconde fois, la poupée me révélait nettement que l’U se prononçait OU chez les Égyptiens, ce dont je n’avais jamais douté d’ailleurs, pour mon compte. Mais enfin, cette fois, j’en tenais donc une preuve matérielle et indiscutable.

Pour ne pas allonger outre mesure ce récit, je dirai que j’eus les mêmes difficultés et les mêmes émotions avec la poupée de la seconde petite princesse momifiée du second sarcophage, mais que je parvins à les surmonter avec autant de bonheur.

Seulement cette fois, un de mes compagnons, subjugué par l’intérêt passionnant de cette découverte que, confusément, il sentait capitale et qui était Hadj, comme tous les arabes qui ont été à la Mecque, défit lui-même un morceau de la corde de poils de chameau qui ceignait son turban, autour de sa tête, ce qui simplifia singulièrement ma besogne.

Lorsque je tirai la première cordelette ainsi recons-