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et manger de l’excellent pain l’année suivante. Mon seul regret fut de n’avoir pas pu le manger avec la viande archi-millénaire des mammonths, sur les côtes de Sibérie, comme je l’ai raconté dans un autre chapitre.

Mais bientôt une autre découverte, beaucoup plus extraordinaire encore, allait me combler de joie et vraiment en la contant ici, je me souviens, comme si j’y étais, de l’émotion folle qu’elle me causa sur le moment.

Par une foule de chemins tortueux, bizarres, rapides, qui nous forçaient d’en dresser le plan, au fur et à mesure que nous avancions dans le ventre du monstre mégalithique, pour ne pas nous perdre à jamais, manquant d’air, étouffant, mal éclairés, nous étions descendus beaucoup plus bas que le niveau même du sol, dans cette grandes pyramide de Chéops et mes compagnons, visiblement fatigués, comme moi d’ailleurs, commençaient à manifester des sentiments de terreur, malgré les ordres formel du Khédive, de me protéger et de me suivre n’importe où, même au sein des enfers.

Enfin nous arrivâmes au fond d’une petite pièce circulaire, en forme de cloche à fromage et devant nous, à nos pieds, sur de légers socles de porphyre, quatre sarcophages : ceux de deux grandes personnes et de deux petits enfants d’une dizaine d’années, à n’en pas douter.

Je n’insisterai pas sur les précautions religieuses avec lesquelles j’ouvris les deux grands d’abord qui renfermaient l’un une momie d’homme et l’autre une momie de femme que je reconnus de suite pour un