Page:Vibert - Pour lire en automobile, 1901.djvu/338

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 310 —

Je restai toujours bien perplexe et inquiet pour mon pauvre ami, autant que pour sa mère,en face de l’annonce de cette nouvelle et étrange maladie et sept semaines se passèrent encore ainsi, lorsque je reçus la seconde missive suivante :

Victoire, cher ami, ma bonne mère est sauvée, guérie, alerte et pimpante comme ses filles et voici comment : le massage durait depuis près de deux mois sans grand succès ; le brisement attendu ne s’opérait point et les rayons Rœntgen ne révélaient aucune fêlure dans ses tubes de pierre, à l’intérieur, lorsque dernièrement je lui ai persuadé de se faire transporter dans une grande calèche pour faire une promenade avec mes sœurs à la campagne, afin de se distraire un peu. À un passage à niveau, les chevaux ont eu peur, se sont emballés et ma mère, mes trois sœurs Kate, Maud et Rita, que tu connais bien, la calèche, les deux chevaux et le cocher dégringolèrent du haut en bas de la colline.

Quelle salade, mon pauvre ami ! Kate a eu une jambe cassée, mais elle est remise et ma mère était sauvée, doublement sauvée. Figure-toi que dans sa chute tous les calcaires qui obstruaient son estomac et ses intestins se sont brisés et avec deux ou trois bonnes médecines, en cinq jours elle a tout évacué par morceaux.

Ma mère pesait il y a huit jours encore 397 kilos ; aujourd’hui, elle en pèse 49 et demi, tu m’entends bien, pas cent livres. Elle est souple, agile, monte à cheval, fait de la bicyclette et parait la sœur aînée de ses filles.

Te dire notre reconnaissance éternelle, à toi et à