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sa revue. Le malheureux, si fort en astronomie — car il l’était vraiment en dehors de son dada de prédilection — n’a jamais pu comprendre comment, pendant trois mois, sa revue avait mis juste un an à lui parvenir par la poste.

Comment s’appelait-il ? j’ai oublié son nom ; quand est-il mort ? je l’ignore. — J’ai écrit plusieurs fois au maire de Médan, lui mettant un timbre dans la lettre pour la réponse et je l’attends toujours, d’où je conclus que ce malheureux maire ne sait ni lire ni écrire — pas même épeler le manuel de la civilité puérile et honnête.

Mais c’est égal, cette figure rude et fruste de ce vieux curé alsacien et passionnément astronome, m’est restée gravée dans la mémoire et, depuis j’y ai songé bien souvent aux heures mélancoliques du retour vers la prime jeunesse.

Quand vous retournerez à Médan, mon cher Maître et ami, parlez en donc aux anciens, ça vous amusera et ils seront certainement plus loquaces que M. le Maire.

Votre bien dévoué,

Paul Vibert.

P. S. — À la dernière minute je reçois une lettre bien tardive du Maire de Médan qui me dit que ce brave curé alsacien s’appelait Maupert, qu’il est resté une douzaine d’années à Médan et qu’il en est parti en 1872 pour aller à Saint-Denis, où il est mort depuis. Voilà qui précise mon histoire authentique du curé astronome. Mieux vaut tard que jamais !