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les malheureux chercheurs d’or et comme je ne demande rien à personne, je veux la soumettre de suite à mes contemporains.

Suivez bien mon raisonnement ; il est simple comme tout et, je dirai même, génial.

Du port de Juneau City où l’on débarque, au centre des gisements aurifères du Klondike, c’est-à— dire à la capitale même, à Dawson City, qu’il y ait de 20 à 30 jours de marche, suivant le temps, il importe peu ; il y a de 6 à 7 degrés, voilà tout, mettons sept, si vous voulez la bonne mesure, ça ne fait jamais que 175 lieues ordinaires, ce qui n’est pas la mer à boire, mais seulement la glace à sucer, en général… et à traverser !

D’un autre côté, il ne faut pas perdre de vue qu’il gèle au-dessous de 13 degrés centigrade dans ce satané pays, toujours du 1er Septembre au 31 Mai, quand ce n’est pas pendant plus longtemps et qu’en Janvier 1896, par exemple, les amateurs du beau froid ont relevé 56 degrés et demi au-dessous de zéro centigrade — saluez !

Or donc, nous pouvons compter toujours pendant ces neuf mois sur une moyenne de plus de 20 degrés de froid.

C’est 1à où Je fais intervenir l’artillerie moderne ; d’abord je prends des canons à longue portée qui envoient leurs boulets gentiment à quatre lieues, soit seize kilomètres ; puis je charge, par la culasse naturellement, et je remplace les boulets d’acier par des boulets de beurre, de fromage, de graisse, de saindoux au milieu desquels j’ai enveloppé de la viande, du vin, des liqueurs qui gèlent moins à ces