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depuis l’âme, et tout cela avec une exactitude de pièce d’horlogerie.

— Mais comment obtenir assez de rapidité et pas d’échauffement pour votre chariot-boulet dans ce long trajet de 500 mètres à 12 kilomètres, dites-vous, dans votre canon ?

C’est bien simple. Vous connaissez le principe du chemin de fer hydraulique, sur rails, mû par l’eau ; sa vitesse théorique est presque illimitée, parce que la force de résistance est presque rendue nulle.

Eh bien, mon chariot repose sur ce principe, seulement je remplace l’eau par de l’huile fine de pied de bœuf et avec ma charge j’obtiens ainsi une vitesse et une force énormes, puisque, comme j’ai eu l’honneur de vous le dire, je puis lancer dix mille kilogrammes d’explosifs à 40 kilomètres en mer, du Havre, par exemple.

— C’est admirable…

— Attendez, ce n’est pas tout ; pour augmenter encore la vitesse de mon projectile et la force initiale, pour diminuer la résistance dans le tube de mon canon monstre, j’y fais faire le vide par des machines très puissantes, le tube étant fermé et il s’ouvre automatiquement, au moment où le coup est tiré. Vous le voyez, je crois que j’ai pensé à tout, autant que la chose est possible à un homme ; du reste je tâcherai de le perfectionner encore.

— Et vous comptez en construire beaucoup comme cela ?

— Mais je voudrais d’abord pouvoir débuter par nos grands ports.