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disait la duchesse d’Uzès en apprenant la mort de Boulanger.

Je ne cite pas les innombrables pics qui ont de 7 à 9 000 mètres, comme le Chamalari, par exemple, mais il est certain que jusqu’à ce jour la nature semblait avoir dit à l’homme, en face de ce séjour de la neige comme disent les Indiens : tu n’iras pas plus loin que 7 000 mètres d’altitude et les régions supérieures de l’Himalaya resteront toujours pour toi des régions mystérieuses et inviolées.

Oh ou !, c’était guignolant et même humiliant pour l’humanité savante !

Sur ces entrefaites, un riche et puissant rajah des environs, qui avait entendu parler de mes travaux sur l’électricité et la haute atmosphère et qui n’était pas rat, me fit appeler pour résoudre le problème, en m’offrant autant d’or que je voudrais, pour trouver la solution de la question ; vous pensez bien que je suis parti dare-dare aux Indes.

Arrivé aux pieds de l’Himalaya, le rajah — qui n’est point la première syllabe de son nom ? — me montra d’un air désespéré un superbe ballon captif qui ne pouvait pas monter si haut, puisque les hommes tombaient en syncope à 7 000 mètres d’altitude et même à six !

Sans hésitation aucune je lui répondis :

— Mon prince, enlevez moi ce ballon, donnez-moi des hommes et un crédit illimité et dans six mois. nous organiserons avec les agences des caravanes pour le sommet du Chamalari, à 9 000 mètres au-dessus du niveau de l’Océan Indien… Aujourd’hui c’est fait mais n’anticipons pas.