cette robe d’azur de ma femme elle est en acide carbonique moiré et calandré et cependant elle n’asphyxie personne, pas même celle qui la porte. Pour faire passer les gaz non plus seulement à l’état liquide. mais solide, il me suffisait de trouver une très haute pression et cette fois mon canon me la fournissait victorieusement.
Mais où ça m’a donné vraiment du mal, c’est lorsque je me suis entêté à vouloir me faire confectionner un chapeau en électricité. Ça été dur, mais j’y suis arrivé tout de même et voici comment j’ai procédé :
J’ai commencé, un soir d’orage, par remplir mon canon d’azote comprimé à l’aide d’une forte machine foulante et refoulante comme il y en a pour obtenir l’air comprimé des tramways ; puis j’ai retiré petit à petit l’oxygène, à l’aide de combinaisons chimiques qu’il serait trop long d’expliquer ici, par le menu, de sorte que mon canon-tunnel ne s’est plus trouvé rempli que d’électricité. Comme c’était presque le vide, je l’ai chargé à fond et j’ai trouvé enfin, épais comme une crêpe de sarrasin d’une bonne bretonne, une grande rondelle du célèbre fluide enfin solidifié. Tenez. regardez et touchez, admirez comme c’est souple et doux. Eh bien, mon chapeau dégote tous les panamas du monde, car il est en électricité tressée !
Cette canne est simplement en hydrocarbure et ce n’est ni la cousine, ni la voisine du diamant. Quant à mes gants, ils sont encore beaucoup plus rares, car je les ai fait avec le gaz si peu connu de l’air, en argon et si j’ai pu le faire, c’est parce que ma main n’est pas très grande. Je n’aurais jamais trouvé la matière