hommes. laissez-moi ajouter que vous qui avez défendu toute votre vie le tout à l’égout, vous serez satisfait.
— Comment cela ?
— Dame ! Naturellement avec la nourriture chimique, sous la forme infinitésimale des pilules chères aux homéopathes, il est clair que ce sera la mort sans phrase des vidangeurs…
— C’est pourtant vrai.
Et je partis, en pensant à ce petit côté de la question, d’un éclat de rire qui faillit tourner en véritable attaque de nerfs, quand, toujours calme et placide, poursuivant le développement implacable de sa pensée, l’inventeur ajouta :
— Des petits oiseaux, pour autant dire !
Et voyez, comme immédiatement la vie de l’homme du même coup se trouvera épurée, agrandie, ennoblie. Du moment qu’il n’y a plus de nourriture lourde et solide et que la chimie et les parfums pourvoyent à tout, non seulement il n’y a plus de maux d’estomac et de ventre, mais plus de gouttes, presque plus besoin de sommeil, car plus que toutes les autres fatigues, c’est la table qui tue l’homme et le force à perdre la moitié de sa vie dans cette mort passagère et tyrannique qui s’appelle le sommeil.
Les plus grands travaux de l’esprit pourront être menés à bonne fin sans être troublés trois fois par jour par la cruelle dito, sans jeu de mot. Ça n’empêchera pas les hommes de se reposer, mais vous verrez le penseur, l’artiste, l’amoureux, tout à leur rève de gloire, de bonheur ou de jouissance quasiment divin