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corps plus jeune. Ceux qui aimeraient le changement, toujours en y mettant le prix pour les frais de correspondance, pourraient se payer la joie ineffable de la comparaison des enveloppes charnelles différentes et assurer la survie de leur épouse, à date fixe, dans la personne d’une femme noire de couleur, d’une chinoise ou d’une japonaise.

Il est bien entendu que, le cas échéant, on pourrait faire la même galanterie vraiment royale — à sa bonne amie, si l’on avait le malheur d’être encore célibataire.

Il me semble qu’il est inutile d’insister ; le lecteur bénévole m’aura compris à demi-mot et il n’est pas douteux que l’établissement en question ne soit à même d’offrir à sa clientèle le choix, si j’ose de nouveau m’exprimer de la sorte, des combinaisons infiniment plus séduisantes que celles imaginées à l’heure présente, par la New-York elle-même.

Maintenant reste un point très grave à élucider et sur lequel, je l’avoue humblement, malgré toutes mes recherches, je ne suis pas encore bien fixé, quoi que je puisse dire, dès l’heure présente, que tout semble me permettre d’espérer une heureuse solution.

En effet le point est grave, délicat, intéressant. Voilà de quoi il s’agit : pouvons-nous à volonté garder ainsi notre fluide-âme pour nous réincarner et revivre, homme, dans le corps d’une femme, et, femme dans le corps d’un homme. Il est évident que ce serait infiniment plus intéressant à des points de vue aussi divers que variés. Supposez un instant qu’un