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les astres étaient habités et s’il était possible de comprendre leurs langues, probablement très variées.

Restait le point d’entrer en relation avec leurs habitants par la télégraphie sans fil, ce qui pour moi était mathématiquement possible ; seulement comment faire pour les prévenir ?

C’est alors que je me tins ce raisonnement fort simple :

Je ne dois me trouver qu’en face de trois cas, ou les astres sont trop vieux, sont morts et inhabités — un jour je dirai comment un astre meurt — ou, suivant la théorie de Fontenelle, qui croyait à la pluralité des mondes et qui est la bonne, une grande partie des astres est habitée, mais les habitants sont à l’état sauvage et ne pourront pas se douter de mes tentatives à leur égard.

Ou, enfin, les astres sont habités par des gens aussi civilisés que nous et, dans ce cas là, il y avait de grandes chances pour que, possédant des appareils de télégraphie électrique aussi et peut-être plus perfectionnés que les nôtres, mes dépêches provocatrices tombassent sur leurs récepteurs et fussent enregistrées de la sorte.

Fort de ces idées et de ces espérances, je me suis donc embarqué tranquillement dans cette voie, me servant naturellement de la télégraphie sans fils et envoyant, si j’ose m’exprimer ainsi, une dépêche-prospectus collective aux cent vingt millions d’astres, de mondes qui nous entourent immédiatement et que je dirai être dans la banlieue de la Terre, à