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heur et à ma joie d’avoir rendu un si grand service à l’humanité.

Je veux parler de la haine terrible que les omnibus, les bateaux-mouches, les chemins de fer et les paquebots vont me vouer infailliblement, puisque je porte un coup mortel à leur industrie de tortue.

Je porte un coup d’autant plus terrible à ces tortues que je pense leur opposer des tarifs qui défient toute concurrence, étant donné que je supprime le temps, la dépense et la fatigue et que tout le monde voudra, dans l’avenir, voyager avec mon système.

Car je vais avoir des succursales dans le monde entier ; tous les hommes, toutes les femmes seront abonnés, avec leur fiche indicatrice et le temps n’est pas loin où je pourrai faire opérer en grand ces transmutations passagères de fluide intelligence sur la prise d’un simple ticket.

Qu’on se le dise et qu’on ne craigne rien pour moi ; je suis brave, bien armé, et je me ris des haines et des rages impuissantes de toutes les Compagnies de transport du monde entier !