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pensée que notre rayon télescopique, mais enfin tenons-nous-en à ces quinze cent mille ans. Je veux vous faire voir la Saint-Barthélemy, la mort de Çakia-Mouni, de Zoroaste, de Jésus-Christ, une fête à Babylone, le petit déjeûner d’Adam et d’Eve ; la conversation de cette dernière avec le serpent ; un calcul très simple sur la durée de la marche de la lumière me dit dans quel astre je dois vous transporter pour arriver juste une demi-heure avant la vue de l’événement en question qui va se dérouler dans notre champ visuel.

— Superbe, mais comment faites-vous pour nous y conduire ?

— Je vous endors et y conduis votre esprit seul.

— Et il voit ?

— Parfaitement, car l’esprit n’a pas nos imperfections physiques et il voit clairement, parce que rien ne se perd dans l’infini du temps et de l’espace ! Mettez-vous à cette fenêtre bien éclairée, à travers cette vitre, belle dame, et dans cinq cents milliards de trillions d’années, sur un point quelconque de l’infini de l’espace, un homme connaissant comme moi les sciences soi-disant ésotériques, parce qu’elles ne sont pas répandues, pourra vous contempler dans tout l’éclat de votre jeunesse et de votre radieuse beauté.

Nous poussâmes tous un cri de surprise et d’admiration mais revenu de ma stupéfaction, je repris :

— Voilà pour le passé mais l’avenir ?

— C’est plus long, mais aussi simple, il suffit d’être bon chimiste et de suivre par le calcul les transformations nécessaires, inévitables et inélucta-