machine à vapeur, de tenir compte des divers mouvements des deux planètes pendant l’opération et d’en tenir compte dans leurs rapports directs, de façon à ce que mon appareil se trouvât toujours très exactement dans l’axe central du rayon visuel, dans la parallaxe entre le centre de mon appareil et le centre de la lettre lumineuse tracée dans les steppes immenses de la Lybie, la province des grands canaux de Mars, comme on ne l’a pas oublié.
Ces calculs m’avaient demandé de longs mois et la collaboration assidue de trois astronomes que j’avais dû faire venir de France. Je croyais donc avoir pris humainement toutes mes précautions et avoir pensé à tout, mais mon inquiétude n’en était pas moins grande.
Je passe sous silence les jours de labeurs et d’angoisse qui suivirent.
Ô miracle, ô joie sans seconde, j’avais bien une image, mais c’était un point et il s’agissait de le grossir quelques millions de fois.
Alors deux problèmes se posaient, cruels et obsédants :
Allais-je pouvoir obtenir ce grossissement insensé et, en l’obtenant, n’allais-je pas détériorer, abimer ou détruire tous les détails de la photographie ?
Je connaissais bien les cartes du ciel, si nettes il est vrai, mais jamais semblable opération n’avait été tentée.
Je passerai encore sous silence les opérations successives, délicates et longues, auxquelles mes collaborateurs et moi avons dû nous livrer pendant plus d’un an. Tout ce que je puis dire, c’est que le succès