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et négociaient mon opération avec les Martiens, je n’avais pas perdu mon temps et, grâce à quelques amis personnels de l’Ukraine, puissamment riches, qui mirent à ma disposition un crédit illimité, je pus faire construire sur place en plusieurs morceaux géants, parfaitement fondus et soudés ensemble au chalumeau, une ampoule de Croockes géante, selon la formule de Rœntgen et dans laquelle aurait pu danser l’Arc de Triomphe.

Pour qu’elle ne se brisât pas sous la poussée de la pesanteur de l’atmosphère — moins lourde cependant à ces hautes altitudes — je la fis entourer d’une puissante armature en fer sur les côtés et enfin avec une série de machines, qui représentaient plus de sept mille cinq cents chevaux-vapeur de force, je parvins à y faire le vide complet — ou à peu près — après de bien longs efforts.

Dès lors j’étais prêt et je n’avais plus qu’à opérer suivant la méthode Rœntgen, bien connue maintenant, pour arriver à recueillir, si possible, les rayons X, c’est-à-dire le fluide invisible qui devait me transmettre les images de Mars.

La nuit même, par un temps clair, Mars au bout des télescopes, nous montra le colossal :

KHÊU — כֵּן

sans le point central, je pris plus de dix épreuves successives de différentes longueurs de pose, après des mesures astronomiques préalables, absolument rigoureuses et qui me permettaient, avec un mouvement d’une précision extrêmement exacte, comme un chronomètre, mais produit par une puissante