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qu’entièrement calmée ; je réſolus de faire un voyage à bord, à l’aide du canot ; si par hasard il venoit à me manquer, le trajet n’étoit pas long, je ſavois nager, & les flots conſidérablement abaiſſés ne m’exposoient pas à un grand danger. Je tâchai d’engager un ou deux Matelots, très-bons nageurs, à m’accompagner. Ils frémirent à ma seule proposition ; ils se reſſouvenoient de ce qu’ils avoient ſouffert sur le côté du brigantin ; ils trembloient de s’y revoir encore sans eſpérance de revenir, ſi la mer recommençoit à s’agiter. Je ne jugeai pas à propos d’inſiſter, je n’aurois rien gagné peut-être ; & s’ils n’étoient déterminés à me suivre, toujours en proie à leurs craintes,