Page:Viaud - Naufrage et aventures de M. Pierre Viaud.djvu/319

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(296)

manda : il lui donna trente-ſept ſchellings pour mon passage ; & après avoir choisi lui-même les provisions qu’il me falloit pour mon voyage, il les fit embarquer avec quelques rafraîchiſſemens particuliers, & pourvut ainsi au commode & au néceſſaire. Il fit porter auſſi une petite malle remplie de linge & d’habits pour mon uſage, dont j’avois auſſi grand besoin. Lorſque j’allai lui témoigner ma reconnoiſſance & lui dire adieu : Ne parlons point de cela, me répondit-il ; vous avez ſouffert : j’ai fait ce que je voudrois qu’on fit pour moi, si je me trouvois jamais à votre place. Mais ce n’eſt pas aſſez, ajouta-t-il, vous ne devez pas être en argent, & cependant il en faut un peu.