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noitre qu’il y a dans ce lieu un être infortuné qui a besoin de leurs ſecours ?

Cette idée me déſeſpéra : j’eſſfayai de crier ; ma voix étoit éteinte. La crainte cependant de perdre l’unique reſſource qui ſe fût présentée depuis ſi longtemps, me rendit une partie de mes forces ; je m’en ſervis pour me trainer ſur mes genoux & sur mes mains, le plus près du rivage qu’il me fut poſſible. J’apperçus diſtinctement un gros canot qui deſſendroit le long de la côte, & qui ne m'avoit pas encore paſſé. Je me levai sur mes genoux, & prenant mon bonnet à la main je fis des ſignes que j’étois forcé d’interrompre à chaque instant, parce que je ne pouvois me ſou-