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ment enflées ne pouvoient plus me ſoutenir. J’imaginai de ſuppléer à ces bûchers, en mettant le feu aux joncs & aux bruyères : le vent qu’il faiſoit ne pouvoit manquer de l’étendre ; cela suffiſoit pour écarter les bêtes féroces. Il devoit en réſulter un autre avantage pour notre voyage, c’est qu’il dépouilleroit notre chemin de ces joncs incommodes, & que nous pourrions marcher plus facilement sur le rivage en ſuivant la trace du feu. Effectivement le lendemain le feu nous avoit marqué notre route. Je regrettai de ne pas m'être aviſé plus tôt de cet expédient, qui nous auroit préſervé des bleſſures que nous avions aux jambes, qui nous faiſoient beaucoup ſouffrir.