Page:Viaud - Naufrage et aventures de M. Pierre Viaud.djvu/209

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(186)

nous avions priſe nous avoit encore plus affoiblis ; elle nous avoit horriblement fatigues. Sur la fin de la nuit, nous nous endormîmes cependant ; ce fut l'épuiſement qui en fut ſans doute la cauſe.

Nous ne nous réveillâmes qu’au grand jour, un peu repoſés à la verite, ſoulagés en partie, mais tourmentés plus vivement par le beſoin dévorant de la faim. Nous regardâmes avec un fremiſſement & un dégoût ſupérieur encore au besoin, l’arbre dont les feuilles nous avoient ſemblé ſi appétiſſantes la veille, & qui nous avoient mis à deux doigts de la mort. Nous nous levâmes pour continuer notre route, dans l’eſpoir de faire enfin quelque découverte plus heureuſe qui