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trop heureux de trouver une eau bourbeuſe, mais douce, & dont nous bûmes beaucoup : ce fut toute la nourriture que nous primes ce ſoir-là.

Dès que la nuit parut, je fis du feu, & j’allumai tous nos bûchers. Je n’avois pas voulu le faire plutôt, parce qu’il nous étoit inutile, & que je voulois ménager le bois que j’avois amaſſé avec peine, afin qu'il durât juſqu'au jour. Nous nous couchâmes auſſi tôt, afin de goûter quelques heures de sommeil, avant que les bêtes farouches se repandiſſent dans la plaine, & vinſſent nous troubler par leurs hurlemens. Elles ne nous interrompirent en effet qu’à minuit : nous dormîmes très profondé-