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raſſuroit à peine : nous ne dormîmes point ; nous la passâmes à ramaſſer des proviſions pour deux jours en coquillages & en racines, & à les charger ſur notre radeau, réſolus de partir le lendemain, ſi nous le poſſédions encore. Le jour vint enfin ; il nous promettoit un temps favorable. J’allai réveiller le jeune Lacouture pour nous embarquer ; il étoit le ſeul que la fatigue avoit forcé de ſe repoſer, Je l’appelle, il ne me répond point. Je m’approche de lui pour le réveiller en le ſecouant. Je le trouve froid comme le marbre, ſans mouvement, ſans ſentiment ; je le crus mort pendant quelques minutes : en paſſant la main ſur ſon cœur, je ſentis qu’il battoit encore.