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reuſement auprès de notre feu une grande quantité d'huîtres, de palourdes, de lambies & d’autres coquillages que le jeune Lacouture avoit pris ſur le bord de la mer, & qu’il y avoit transportés. Ces alimens cruds étoient très-groſſiers & très-indigèſtes ; nous imaginâmes de les faire griller sur des charbons : c’étoit la première fois que cette idée nous étoit venue ; nous l’eſſayâmes, & nous nous en trouvâmes bien. Ces sortes de poiſſons perdirent toute leur mauvaiſe qualité par la cuiſſon ; ils devinrent plus légers, plus nourriſſans ; mais ils furent moins agréables au goût : nous ne pouvions les aſſaiſonner ; un peu de ſel nous aurait ſuffi, mais nous n’en avions point, &