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Nous arrivâmes enfin au bout de cette Iſle ſtérile ; de-là, nous en découvrîmes une autre qui n’étoit séparée de celle où nous étions que par un trajet d’eau d’un demi-quart de lieue, nous y avions paſſé un jour & une nuit avec le Sauvage. Je me rappellai que nous y avions trouvé d’excellens coquillages & de la bonne eau. Combien nous regrettâmes de n’avoir pas été plutôt abandonnés ſur celle-là ! Nous y aurions du moins vécu. Cette réflexion ajoutoit à notre douleur. Nous nous aſſimes ſur le sable en contemplant d’un oeil avide cette Iſle déſirée & en gémiſſant de la ſlérilité de la nôtre.

Après nous être repoſés quelque tems, nous ſentant preſſés