Page:Viaud - Des effluves ou émanations paludéennes.djvu/47

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

suite après le coucher du soleil. Le bétail ne doit y aller qu’après avoir reçu une ration au râtelier ou avoir déjà pâturé dans un lieu sain, car chez les individus à jeun l’absorption est plus active et la force de résistance moindre. Il ne faut pas laisser reposer les animaux près des terres vaseuses, surtout le soir, et principalement s’ils ont travaillé pendant le jour.

Nous n’avons pas à rapporter ici le traitement des maladies qui peuvent naître dans les marécages et être dues à leur influence ; c’est à la thérapeutique de le faire connaître.

Enfin, pour terminer ce mémoire, nous devons ajouter qu’il est du devoir de l’autorité supérieure, souveraine gardienne de la santé publique, de prendre des arrêtés sévères et indispensablement exécutoires pour empêcher la présence des fumiers sur la voie publique ou devant les maisons, de faire combler les fossés où stagne une eau corrompue, de veiller à l’entretien des voies rurales, de ménager la pente du sol des rues, afin de faciliter l’écoulement des eaux pluviales et d’éviter les flaques d’eau croupissantes. Il serait à désirer que les habitants des campagnes fussent excités, encouragés à améliorer les systèmes de construction de leurs modestes demeures, à y faciliter l’accès de l’air et de la lumière, au lieu de ces maisons basses, froides, humides, peu spacieuses, mal aérées, où les hommes et les animaux vivent, mangent, dorment, respirent une atmosphère viciée par les émanations des fumiers ou par celles d’autres sources miasmatiques. On doit s’efforcer à encourager le drainage dans les terrains qui le demandent.

Avec toutes ces améliorations, la salubrité publique ne peut qu’y gagner, l’agriculture y doit voir un avenir brillant et un puissant mobile de sa richesse et de sa prospérité.

S. VIAUD.