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préserver, quand ils ne sont pas nuisibles, étaient strictement suivis par les gens ignorants et trop souvent dupés.

Dans ces temps, le sacerdoce, au lieu de combattre ces erreurs, les favorisait ; le clergé que l’ambition et le désir de commander dominaient, voyait dans les épidémies et les épizooties dues aux effluves, l’œuvre de quelques mauvais esprits. Aussi, à l’anniversaire de quelques saints, il y avait des distributions d’eau bénite, des processions, des invocations, des onctions d’huile sainte, pour chasser ces mauvais esprits ou pour apaiser la colère divine. Le bétail lui-même était mené devant la porte des églises pour être béni et recevoir l’eau sacrée. L’absence de lumières, d’hommes éclairés a toujours été une cause de misère et de pauvreté dans un pays. Malgré les progrès de la civilisation et de l’agriculture, il reste encore aujourd’hui beaucoup à faire pour triompher de cette incurie où se trouvent les populations rurales qu’exploitent une foule d’ignares et de charlatans qui disparaîtront avec les bienfaits de l’instruction que l’on doit s’efforcer de répandre dans les campagnes.

Quels sont les moyens que nous devons rechercher pour établir la salubrité d’un pays marécageux ou de prévenir le mal qui règne dans ces lieux ? C’est ce que nous allons faire connaître, mais très brièvement.

L’assainissement des marais est le but que l’on doit rechercher en première ligne, afin d’éloigner ces causes pathogéniques souvent dues à des accidents que l’homme, par les labeurs et par son intelligence, peut amoindrir ou détruire presqu’entièrement. Pour opérer cet heureux résultat, nous devons considérer le desséchement, le drainage, la séparation des eaux, la culture, etc.

Le desséchement des surfaces palustres concourt efficacement à la salubrité d’un pays ; il peut s’opérer par le rem-