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peut donner qu’une constitution débilitante, ayant peu de puissance de réaction contre les agents miasmatiques au milieu desquels ils sont obligés de vivre. Il est bien difficile, dans la plupart des cas, de distinguer les effets de l’atmosphère de ceux des aliments.

PROPHYLAXIE.

Dès la plus haute antiquité, on a cherché à se soustraire aux effets des émanations marécageuses, des moyens hygiéniques furent prescrits par des hommes dont les noms et les écrits sont restés à la science. Hippocrate, Virgile, Végèce, qui ont rendu de grands services à la médecine et à l’agriculture, en faisant connaître les fâcheux effets des marais, se sont efforcés de faire connaître quelques règles d’hygiène, propres à diminuer l’intensité du mal ou à le prévenir. L’usage d’allumer de grands feux sur les places et dans les rues d’une ville où règne une épidémie, a été conseillé par Hippocrate et même par des médecins contemporains. Si cet usage offre quelque avantage, c’est en assainissant certains lieux et en agissant sur les causes secondaires.

Au moyen-âge, les règles d’hygiène et de salubrité furent méconnues, les marais exerçaient de fâcheuses influences. La médecine, qui était tombée entre les mains des Mèges, des Devins, des Sorciers, resta stationnaire pendant cette longue période. Tous ces ignares avaient des secrets, des pierres miraculeuses, des baguettes divinatoires, des communications avec de prétendus esprits et pouvaient par mille exorcismes, chasser ou prévenir le mal ; toute cette foule de préservatifs, dont le moindre inconvénient est de ne pas