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agent pathogénique produirait des maladies bien différentes dans leur nature, dans les classes d’animaux que ces affections atteignent. On voit même des maladies différentes attaquer les animaux de même espèce dans des régions situées sous diverses latitudes. Les explications que l’on a voulu donner sur ce point n’équivalent point à une démonstration complète. Doit-on admettre des différences dans la nature des effluves ; cette nature doit-elle être attribuée aux plantes et aux animaux palustres qui se décomposent dans des marais, ayant une flore et une faune propre aux contrées où ils se trouvent placés ? Des recherches sont encore à faire sur ce point de la science qui est actuellement obscur et insaisissable.

Si, comme le rapporte notre professeur M. Lafosse, des démonstrations étaient faites, on pourrait arriver à cette conséquence que l’effluve, qui détermine une maladie, que le virus, le miasme spécifique, ou virus volatil qui la transmet, ne sont plus qu’un seul et même agent ; ne devrait-on pas voir les effluves, comme des germes primitifs qui ont besoin de passer dans l’organisme pour se développer ; devrait-on y voir une transformation du miasme au virus ; celui-là l’élément propre à former celui-ci. Nous devons attendre que le temps donne des renseignements plus amples et parvienne à nous faire connaître les secrets les plus intimes que la nature cache encore à tous nos moyens d’investigation.

L’action des effluves s’étend aussi aux plantes ; les fourrages, récoltés dans les marais, sont ordinairement composés de plantes ligneuses, insapides, peu riches en principes alibiles et souvent couvertes de vases. Les céréales craignent également les environs des eaux vaseuses ; elles en souffrent beaucoup. Les effluves rendent les grains petits, maigres, et font rouiller la paille. Une alimentation aussi pauvre ne