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tômes qui appartiennent aux maladies gastro-intestinales, probablement dus au trouble fonctionnel, aux souffrances du système nerveux ganglionnaire ; l’on trouve le tube digestif rempli de résidus alimentaires mal élaborés.

Les ruminants semblent plus particulièrement destinés à servir de proie aux affections septiques et charbonneuses occasionnées par les effluves élevés à la troisième puissance. La cause immédiate de ces affections s’explique par le mode d’activité toute spéciale du tube digestif et la susceptibilité du trisplanchnique qui en est le mobile. Les effluves, assez puissants pour déterminer dans l’espèce humaine la fièvre intermittente pernicieuse ou la typhohémie, dans le cheval, la typhose, provoquent dans les ruminants le charbon et le sang de rate, maladies septiques qui tuent les animaux en peu d’heures.

De tout ce qui précède, on arrive aux conclusions suivantes : 1° qu’il y a une frappante analogie entre les fièvres intermittentes, la typhohémie paludeuse (fièvre typhoïde entérite folliculeuse, dothiénentérie pour beaucoup d’observateurs superficiels) et les maladies charbonneuses ;

2° Que ces trois affections reconnaissent pour cause unique, capitale, l’effluve des marais ;

3° Que l’espèce humaine, les chevaux et les ruminants présentent à l’observation des différences pathologiques, toutes expliquées par leur organisation.

Nous trouvons cette théorie dont nous venons de donner une analyse, un aperçu très sommaire, trop absolue surtout dans la deuxième conclusion. Si les effluves sont des causes pathogéniques, ils ne sont pas toujours les seuls ; ils peuvent, dans certains cas, agir directement ; dans d’autres, ils déterminent des affections morbides par l’influence qu’ils exercent sur les fourrages, et donner ainsi une alimentation plus aqueuse, moins alibile et de mauvaise nature.