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perfectionnement de son intelligence, possède un cerveau énorme auquel sont annexés des organes respiratoires et digestifs de médiocre étendue ; le cheval, dont la destinée est de courir, a de vastes poumons, un tube digestif d’étendue moyenne et peu de cervelle ; dans les grands ruminants, au contraire, tout étant sacrifié aux organes essentiels de la nutrition, le cerveau et le poumon sont relativement peu volumineux, mais le système nerveux ganglionnaire jouit d’une prodigieuse activité.

De ces principes, il s’en déduit que les phénomènes de l’intermittence appartiennent à l’homme ; ils sont le résultat de l’action des effluves marécageux bornée au centre, au tronc, aux branches nerveuses de la vie de relation : dans la fièvre cardiaque pernicieuse, par exemple, le pneumo-gastrique est influencé sur un de ses points principaux de la même manière que l’ouïe est spécifiquement troublée par le sulfate de quinine, dont l’action se localise sur quelqu’un des points de l’encéphale.

Les miasmes, élevés à la deuxième puissance, produisent la typhohémie, on observe des phénomènes dont le trisplanchnique est seul comptable. Les fonctions végétatives sont troublées ; l’encéphale, sans être affecté lui-même primitivement, perçoit, par l’intermédiaire des ganglions ophtalmiques, sphéno-palatins, des sensations étranges, inouïes, quelquefois douloureuses, cause du supplice fantasmagorique des typhoïdiens. Et malgré ces désordres dans l’espèce humaine, la fièvre n’est jamais franchement continue, si ce n’est dans les cas extrêmes où le cerveau a perdu toute influence de direction. Ces mêmes effluves donnent lieu à des affections ou maladies du sang qui attaquent le bétail en général et le cheval plus particulièrement. On remarque, au début, chez quelques animaux, des symp-