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Les fonctions animales sont peu actives sous l’influence des marais ; la sensibilité est peu développée, les contractions musculaires sont faibles, les mouvements lents, difficiles ; les animaux qui vivent dans les pays à marécages, ont une constitution faible, débile ; toutes les causes de maladie les influencent ; ils sont souvent affectés d’enzooties, d’épizooties. »

Après ces considérations générales sur les effets des marais, effets que nous pourrions appeler physiologiques, si cette expression pouvait trouver place ici, nous allons rechercher les effets pathologiques des effluves et de quelle manière cet agent peut agir sur l’économie animale.

Les effluves agissent sur la peau, surtout si elle est humectée par le brouillard, sur les nerfs, sur la membrane muqueuse des voies respiratoires et sur la sanguification ; ils exercent aussi un effet direct sur l’appareil digestif, se mêlent au chyle et altèrent le sang.

L’absorption du miasme a lieu par le poumon et probablement un peu par la surface cutanée, mais dans quelques circonstances la muqueuse digestive peut servir de voie d’absorption au poison paludéen. Quelques auteurs ont nié l’intoxication par les voies digestives ; Renault, ancien inspecteur des Écoles vétérinaires, fit de nombreuses expériences ; il faisait ingérer des virus qui ont été impuissants à faire développer des maladies contagieuses. Des médecins prétendent avoir vu souvent l’usage des eaux stagnantes rester sans effet. Mais à côté de ces opinions nous en trouvons de contradictoires. Delafond, professeur à l’École d’Alfort, a posé en principe que les effluves peuvent être absorbés avec les eaux qui les tiennent en dissolution. Une foule d’auteurs déclarent d’après leurs observations, que l’usage des eaux malsaines produit la fièvre intermittente ; des faits nombreux appuient fortement cette dernière opinion.