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trescente caractéristique, ainsi que ses animalcules et ses moisissures, et les petits animaux qu’on lui donne pour habitants cessent d’y trouver la mort. 5° L’ozonomètre placé sur un vase d’eau miasmifiée marque toujours 0°, tandis qu’il décèle la présence de l’ozone, quand il est mis sur un vase d’eau non miasmifiée. D’après ces expériences et les conclusions que l’on peut en tirer, la nocuité des marais résiderait dans un changement qualitatif et non quantitatif de l’oxygène. L’oxygène des marais putrescents ne s’ozonifierait jamais, et non-seulement les matériaux putrescents empêchent la formation de l’ozone de cet oxygène plus vital, de cet oxygène plus parfait, de ce principe nécessaire à toute activité organique, mais il détruirait l’ozone des couches d’air en contact avec les marais et infesterait ainsi tous les environs.

Par ces expériences, on peut voir que la science a fait un grand pas sur le mode de production des effluves et sur leur nature ; ces derniers travaux resteront acquis à cette science qui attendra que le temps les complète ou les rectifie.

Nous voyons se passer pour les marais souterrains, des faits semblables, identiques à ceux que nous venons d’indiquer. C’est ainsi que, pendant les chaleurs de l’été, la terre se crevasse, l’air et la chaleur, agissant sur l’eau mise à nu, l’évaporent ; les principes organiques contenus dans les parties profondes de ces terrains se décomposent et fermentent. Ces élaborations intérieures donnent lieu à des émanations qui s’échappent par les fentes que la chaleur a occasionnées et qui sont pour les effluves de véritables bouches de dégagement.

Il y a des conditions qui s’opposent à la production des effluves, nous les trouvons dans la chaleur, l’humidité, le froid. Par une chaleur sèche et continue, les matières vé-