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tières premières qui doivent leur donner naissance et les influences diverses qui concourent à leur formation.

En étudiant les marais, on peut remarquer que ces lieux donnent asile à une quantité innombrable de mammifères, d’oiseaux, de poissons, de reptiles, de crustacés, de mollusques, d’infusoires appartenant particulièrement à l’espèce nommée monas pulvisculus ; la végétation est encore assez active, surtout dans les régions dont la température est élevée. Ces plantes, ces animaux, naissent, meurent, continuellement dans ces eaux stagnantes ; et, lorsque leurs débris se trouvent dans les conditions nécessaires pour subir la fermentation, alors commence le dégagement plus ou moins actif des émanations paludéennes en rapport avec les influences que nous allons faire connaître.

Pour qu’il y ait dégagement d’effluves, il est indispensable qu’il y ait décomposition des matières organiques végéto-animales, que ces débris subissent la fermentation putride. Trois conditions sont nécessaires, indispensables pour la production des effluves : l’air, la chaleur, l’humidité ; ces trois actions doivent agir simultanément. En effet, il faut que ces matières organiques soient concentrées par l’évaporation de l’eau, que la putréfaction s’y développe et devienne d’autant plus active que la nappe d’eau est plus mince et qu’elle est, ainsi que la vase qu’elle recouvre, plus fortement échauffée par le soleil ; toutes les émanations produites alors, ne pouvant être dissoutes par le peu de liquide qu’elles traversent, se répandent dans l’espace.

Les agents atmosphériques, surtout ceux que nous venons d’énumérer, ont une grande influence sur la production des miasmes paludéens. Dans les contrées chaudes, où nous voyons nos trois conditions réunies : chaleur, humidité, contact de l’air, le dégagement se fait avec beaucoup d’acti-