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marécageuse plus considérable que l’Europe ; et cette dernière, malgré sa civilisation avancée et le développement de son agriculture, n’a encore pu enlever aux marais qu’une faible partie du sol qu’ils occupent. De toutes ces contrées marécageuses, placées dans une grande partie de l’Afrique et de l’Asie, nous citerons le pays des Jungles, situé au pied de l’Himalaya, sur le plateau central de l’Hindonstan. Ce pays est couvert de marécages qui sont devenus célèbres par l’origine du choléra asiatique qu’on leur a attribuée.

Pour ce qui est des marais qui existent en Europe, nous ne nommerons que les principaux, que ceux qui nous sont connus par leurs effets et les maladies qu’ils ont occasionnées. Nous avons déjà fait connaître les marécages de l’Italie, dont les plus considérables sont les Marais-Pontins et les Maremmes de la Toscane ; ceux du Phase qui, aujourd’hui, occupent une partie de la Mingrélie, province méridionale de la Russie ; ceux de la Hollande : nous n’en parlerons pas davantage. La Hongrie centrale est basse et couverte de marécages ; on a pendant longtemps cru le typhus originaire de cette contrée et des provinces danubiennes, mais la véritable origine de cette épizootie est dans les vastes steppes de la Russie méridionale, où coulent le Dniester, le Dniéper, le Don, le Volga qui se jettent dans la mer Noire et dans la mer d’Azow ou Palus Mæotis ; ces cours ou réservoirs d’eau sont bordés par de vastes marécages ou concourent à les constituer ; aussi se fait-il dans ces pays un dégagement actif d’effluves pendant la saison des chaleurs. Enfin, il existe un grand nombre de régions généralement situées sur le littoral des mers et qu’il serait trop long d’énumérer ici.

La grande étendue des marécages de nos possessions africaines a beaucoup nui aux progrès de la colonisation de