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blissent suffisamment l’existence de ces marécages qui ont leur flore et même leur faune.

Nous pouvons citer encore une autre variété de marais souterrains ; d’après le docteur Félix Jacquot, dans le Sahara algérien, les eaux, après un cours très limité sur le sol à la surface duquel elles ne font que de rares apparitions, se dérobent et forment, soit de vastes fleuves, soit des lacs souterrains que les Arabes appellent « th’ar th’at el ard ou bah’ar el tah’atani, la mer sous la terre. » Tout le territoire de l’oasis d’Ouergla où viennent s’engloutir la grande rivière de l’Oued-Mia et trente ou quarante cours d’eau, repose sur une véritable mer souterraine. Quelques exemples d’une constitution géologique à peu près semblable nous sont fournis, en France, par les lieux sur lesquels Marseille est bâtie, ville qui repose sur une nappe d’eau souterraine. Il en est de même de Revel et ses environs, petite ville située à l’est du département de la Haute-Garonne et au pied des montagnes sur lesquelles repose le bassin Saint-Ferréol, qui alimente le canal du Midi.

Étendue. — La surface du globe occupée par les marécages est immense. Comparativement à leur étendue le Nouveau-Continent nous en offre une plus grande quantité que l’Ancien. L’Amérique renferme de vastes plaines marécageuses, notamment sur le littoral baigné par l’Océan Atlantique, dans la partie méridionale des États-Unis, dans la région occidentale du Mexique. La Colombie, la Guyane, le Brésil, la république Argentine nous donnent aussi de vastes foyers d’émanations paludéennes qui sont un des obstacles les plus sérieux à la colonisation, aux progrès de l’agriculture et à son extension.

Dans l’Ancien Continent, l’Asie, l’Afrique ont une surface