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animaux, ni la décomposition putride des matières organiques. Les marais salants sont, au contraire, un moyen d’assaisissement ; les exhalaisons qui se font imprègnent l’atmosphère de principes salins très propres à développer les forces et l’appétit chez les personnes qui les parcourent et les habitent.

Enfin certaines contrées paraissent en apparence dépourvues de marais ; mais en examinant attentivement la configuration du sol, sa constitution géologique, on peut remarquer la présence d’une nouvelle espèce de marais que nous avons désignés sous le nom de marais souterrains. Les anciens marais salés, recouverts par une mince couche alluviale qui n’empêche point l’infiltration des eaux pluviales et leur action sur les terres maritimes, forment des marécages souterrains signalés par les auteurs italiens sous le nom de salmastraie. Les terrains plutoniens, riches en chlorhydrates, en carbonates et en sulfates de soude, contenant même une huile bitumineuse, empyreumatique, comme cela été constaté en Toscane, sont aussi des foyers d’émanations, d’élaborations palustres, lorsque les eaux fluviatiles et pluviales pénètrent dans leur profondeur par leurs nombreuses porosités. Dans certains cas, des plaines basses, humides, manquant d’écoulement peuvent être formées d’un sous-sol granitique, argileux ou calcaire, imperméable, d’un sol perméable, poreux, sablonneux, riches en sulfates terreux et en matières végéto-animales et être la cause de formations palustres. D’autres fois, les marais souterrains sont constitués par des eaux stagnantes ou des boues recouvertes d’une couche résistante, véritables fondrières arrivées à un degré avancé de solidification ; ce sont de véritables marais entre deux terres. Dans les plaines américaines, l’éruption de petits cônes, salsas, qui ont vomi des quantités énormes de boues, éta-