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donnez-moy pour le moins ce ramas de vos dernières poésies, qu’on n’a point encore veues, afin que j’en tire, si je puis, quelque chose à mon subject. Ce que je fis facilement, et commençay à prendre resolution de luy laisser faire l’amour et de partir le lendemain avecques Sydias.


AU ROY SUR SON RETOUR DE LANGUEDOC[1].


Jeune et victorieux monarque,
Dont les exploits si glorieux
Ont donné de l’envie aux Dieux
Et de la frayeur à la Parque,
Qu’attendez— vous plus des destins ?
C’est assez puny de mutins.
C’est assez desmoly de villes ;
Nous sçavons bien que désormais
La fureur des guerres civiles
Ne nous sçauroit oster la paix.
Laissez là ces terres estranges
Où vous faictes tant de desers ;
Boisset prépare des concers,
Et moy des vers à vos louanges.
Paris ne fut jamais si beau.
Les sources de Fontainebleau,
Rompant leurs petits flots de verre
Contre les murs de leurs rempars,
Ne murmurent que de la guerre
Qui les prive de vos regars.
Dans les allégresses publiques,

  1. Louis XIII fut de retour à Paris le 28 janvier 1622.