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En deust-il couster plus de poudre
Qu’ils n’en perdirent à Wital[1] ;
Que, par le sentiment chrestien[2]
D une charité volontaire,
Infinité de gens de bien
Avoient entrepris mon affaire ;
Qu’on estoit si fort irrité, •
Qu’en despit de la vérité,
Que Jesus-Christ a tant aymée.
Pour les interests du clergé
On me vouloit voir en fumée
Soudain que je serois jugé.
Et le gaillard Père Guerin,
Qui tous les jours faict à la chese
Plus de leçons à Tabarin
Qu’à tous les clercs d’un dioceze.
Ce vieux bateleur desguisé.
Comme s’il eust bien disposé
Et ciel et terre à ma ruine,
Preschoit qu’à peu de jours de là
La justice humaine et divine
M’immoleroit à Loyola.
On employé, de par le roy,
De la force et de l’artifice,
Comme si Lucifer pour moy
Eust entrepris sur la justice.
A Paris, soudain que j’y fus,
J’entendois par des bruits confus
Que tout estoit prest pour me cuire,
Et je doutois avec raison

1. 2.

  1. C’est la maison du roy d’Angleterre, (Note de l’edit, de Lyon, 1630.) — Il est facile de reconnoître ici White-Hall.
  2. Cette stance, dans l’édit. de Lyon 1630, vient après la suivante, laquelle commence par : Que le gaillard...