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A des manteaux doublez de pane.
Mon ame incague les destins !
Je fay tous les jours des festins ;
On me va tapisser ma chambre ;
Tous mes jours sont des mardy-gras,
El je ne bois point d’hypocras
S’il n’est faict ayecques de l’ambre.


EPIGRAMME.


Vous commettez un grand abus
En prenant Bordier[1] pour Phœbus :
Il est trop mal dans la fortune
Pour souffrir ces comparaisons,
Car Phœbus a douze maisons,
Et le coquin n en a pas une.


EPIGRAMME.


Si Jacques, le roy du sçavoir[2],
N’a pas trouvé bon de me voir,
En voicy la cause infaillible :
C’est que, ravy de mon escrit,
Il creust que j’estois tout esprit
Et par conséquent invisible.

  1. Bordier, auteur de vers pour des ballets. On a de lui : Discours au vrai du ballet dansé en 1617 ; — Vers du ballet de la furie de Roland ; — Vers du ballet de Tancrède ; — Vers du ballet d’Apollon ; — Vers du ballet de la douairière de Billebahaut.
  2. Jacques Ier, roi d’Angleterre, mort le 6 avril 1625. Henri IV l’appeloit maître Jacques. — Cette épigramme, attribuée aussi à S.-Amant, est de Marc de Maillet. Elle est la première de son volume d’épigrammes imprimé à Paris en 1620, in-8.