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Un chacun les doit estimer
Ainsi qu’un ange tutélaire,
La vertu c’est de les aimer,
L’innocence est de leur complaire,
Les mouvements de la bonté
C’est proprement leur volonté.
Les suivre c’est fuir le vice,
Bien vivre c’est les imiter,
Et ce qu’on nomme mériter
C’est de mourir pour leur service.

Grand Duc que toutes les vertus
Recommandent à notre estime,
Et que les vices abattus
Tiennent pour vainqueur légitime,
Bénis soient partout l’univers
Les doctes et les sages vers
Où ta gloire sera semée,
Et jamais ne soient innocents
Ceux qui refuseront l’encens
Aux autels de ta renommée !

Un nombre d’esprits furieux
De ta prospérité s’irrite
Et fait des querelles aux cieux
Pour avoir payé ton mérite.
Apaisez vous, faibles mutins,
En dépit de vous les destins
Lui seront à jamais propices.
Puisque mon Prince en prend le soin,
Sachez que sa fortune est loin
Du naufrage et des précipices.

Si son nom était sans appas,
Si sa valeur était sans marques,
Et que sa vertu ne fût pas
Nécessaire auprès des monarques,
On pourrait, avec moins de tort