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Il eut un bon Atlas, le vôtre n’est pas pire ;

Et chacun voit assez qu’en sa comparaison,

Votre amitié s’accorde avecque la raison.

Tant que votre faveur éclaire à ses pensées,

Nos fortunes ne sont d’aucun deuil menacées.

Quoi que les factieux retrament de nouveau,

Leurs complots en naissant trouveront leur tombeau ;

Et vous verrez toujours durer la couronne,

La paix qu’à votre esprit votre innocence donne.

Ainsi fasse le Ciel, et jamais son courroux

N’approche aucun danger ni de lui ni de vous !


Un esprit lâche et mercenaire,

Qui d’une gloire imaginaire,

Flatte les cœurs ambitieux,

Lorsqu’il parle de vos louanges,

Met les hommes plus vicieux

A la comparaison des anges.


Aussi bien, nue et sans appas,

La pauvre Muse n’ose pas,

Parmi les pompes où vous êtes,

Faire venir la vérité,

Et si les bouches des poètes