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vant le pape, avec messire Ymbert dauphin de Vienne, lequel n’avoit nul hoir ne il n’estoit pas esperance qu’il en deust nulz avoir de quelque femme que ce fust, comment messire Phelippe filz du roy de France succederoit ou Dauphiné.

[1]En ce meismes an mist le roy une exaction ou sel, laquelle est appellée gabelle[2] ; c’est à dire, que nul ne pooit vendre sel en tout le royaume, s’il ne l’achetoit du roy et qu’il fust pris es garniers du roy. Dont le roy aquist l’indignacion et la male grâce, tant des grans comme des petiz et de tout le peuple. Et si fist par telle maniere sa monnoie empirier et de jour en jour amendrir[3], que devant la feste de la Nativité Nostre Dame l’an ensuiant, I denier valoit V deniers parisis, et le flourin de Florence valoit XLV soulz parisis. Et pour ceste cause il fu grant chierté de toutes choses par tout le royaume de France, et valoit le sextier de blé LXXVI soulz parisis, et avene, LX soulz parisis.

    frey, Histoire de la réunion du Dauphiné à la France, p. 31 à 36 et p. 146 à 173, pièces justificatives nos II et III).

  1. En marge : nota.
  2. L’ordonnance du 20 mars 1343 (Ord., t. II, p. 179) compléta l’organisation de la gabelle qui avait été déjà établie par une ordonnance du 16 mars 1341 (cf. Jules Viard, Les ressources extraordinaires de la royauté sous Philippe VI de Valois, p. 28-29, extrait de la Revue des Questions historiques, juillet 1888).
  3. De 1337 jusqu’au 23 août 1343, des ordonnances ne cessèrent pas d’affaiblir la monnaie de compte en changeant les espèces monnayées (Ad. Vuitry, Études sur le régime financier de la France avant la révolution de 1789. Nouvelle série. Philippe le Bel et ses trois fils (1285-1328). Les trois premiers Valois (1328-1380), t. II, p. 232 à 243).