Si avint après que les II roys aprochierent [si près][1] l’un de l’autre, qu’il n’avoit de l’un à l’autre que VI liues. Adonc commencierent les cardinalz à chevauchier de l’un roy à l’autre, et autres preudommes messages. A la fin, les II roys furent d’une volenté et acort a ceste fin et conclusion, que d’icelui jour qu’il commencierent à traitier jusques à la feste saint Michiel ensuiant, si pevent concorder, trives et induces seront données entre eulz. Et s’il ne pevent concorder dedenz ledit terme, les trives seront aloigniées jusques à trois ans, à commencier à la feste saint Michiel prochaine venant. Et encore est acordé que à la feste de la Nativité Nostre Dame en l’année ensuiant, chascun des roys envoiera à Avignon, pour soy, certains messages devant le pape pour traitier de la pais. Et ainsi les cardinalz s’en retornerent à Avignon, et le roy d’Angleterre se parti de Bretaigne premierement et s’en ala en Angleterre[2]. Et le roy de France demoura une piece en Bretaigne jusques environ le commencement du moys de jenvier, et lors s’en retourna en sa terre de France[3]. Toute voies, ceulz qui estoient de la partie Charles de Bloys menoient touz jours guerre en Bretaigne contre l’autre partie qui estoit pour le conte de Monfort.
- ↑ D’après le ms. fr. 17270, fol. 403.
- ↑ On trouve Édouard III le 1er mars à Westminster (Chronique de Richard Lescot, p. 208).
- ↑ Philippe de Valois quitta la Bretagne vers la fin de janvier. D’après son Itinéraire, il était encore à Ploërmel (Morbihan) le 26, et le 28 on le trouve déjà dans la Sarthe, à Sablé.