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d’Artois, de laquelle il engendra madame Jehanne, qui puis fu royne de France.

Le conte d’Alençon[1] espousa la fille au conte de Blois.

[2]En celle année meismes vint l’apostoile Gregoire à Lyons sus le Rosne, droit entour quaresme et fist i concile general où il ot grant assamblée de prelaz et de barons. Le roy de France vint à Lyons et visita l’Apostoile[3] et le salua moult courtoisement et li fist grant honneur si comme à son père espirituel, et parlerent ensemble d’aucunes besoignes qui apartenoient au royaume de France. Quant il orent ordené des choses profitables pour le royaume, l’Apostoile li donna sa beneïçon et li pria moult qu’il gouvernast si son royaume, que ce fust au profist et au salut de s’âme. Le roy prist congié et s’en retourna en France pour ce que l’Apostoile vouloit ilec sejourner et tenoit concile general. Le roy Phelippe li lessa grant foison de chevaliers et de serjans d’armes[4] pour garder l’Apostoile et ses cardinaux et touz ceulz de la court, que nul encombrement ne leur fust fait, et commanda le roy que

  1. Pierre, comte d’Alençon, cinquième fils de saint Louis, épousa, en 1272, Jeanne, fille unique de Jean, comte de Blois et de Chartres, et d’Alix de Bretagne.
  2. Cf. Chronique de Primat, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XXIII, p. 91, qui a puisé ce qui est relatif au concile de Lyon à une autre source que G. de Nangis. Voir, sur ce concile, Labbe et Cossart, Sacrosancta concilia, t. XI, 1re part., col. 937 à 998.
  3. L’entrevue du roi et du pape à Lyon eut lieu probablement à la mi-novembre 1273 (Ch.-V. Langlois, Le règne de Philippe III le Hardi, p. 79).
  4. G. de Nangis dit qu’ils furent placés sous les ordres d’Imbert de Beaujeu.