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adrescier et mener en la Sainte Terre ; et especiaument que le roy avoit eu mandement par certains messages, de par monseigneur Symon de Neelle[1], garde du royaume de France, et de par messire Mathieu, abbé de Saint Denis en France[2], qu’il se hastast et pensast de venir en sa terre ; et quant il seroit revertuez et reconfortez et revenuz en santé, si porroit son veu et son pelerinage acomplir et retorner en la Sainte Terre.


VIII.
Comment les François se partirent de Tunes et entrerent en mer. Et de la grant tempeste où il peri tant de gens et tant de nefs[3].

Quant il orent pris conseil ensemble si fu commandé que la navie fust aprestée et que l’en y portast touz les harnois et tout ce que mestier leur avoit[4]. Dont se

    d’Évreux, puis évêque-cardinal d’Albano, était mort devant Tunis le jeudi 7 août. Cf. Grandes Chroniques, t. VII, p. 277, et non le 10 août, comme nous l’avons dit (ibid., note 2), d’après le Trésor de chronologie, col. 1168.

  1. Simon, sire de Nesle, qui, en 1234, avait amené de Provence la reine Marguerite, vivait encore au mois de mai 1282, date à laquelle il déposa pour la canonisation de saint Louis (Lenain de Tillemont, Vie de saint Louis, t. V, p. 127 à 129).
  2. Mathieu de Vendôme, qui succéda comme abbé de Saint-Denis à Henri déposé au mois de mai 1257, mourut le 25 septembre 1286 (Lenain de Tillemont, op. cit., t. IV, p. 115 ; t. V, p. 124-126, et D. Félibien, Hist. de l’abbaye royale de Saint-Denys en France, p. 242-246).
  3. Guillaume de Nangis, Gesta Philippi regis Franciæ, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 478-481. Cf. Chronique de Primat, ibid., t. XXIII, p. 82-83. Les Grandes Chroniques ont développé le récit de la tempête.
  4. L’embarquement commença le mardi 18 novembre, vers