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en i chastel qui est en la marche d’Alemagine, et fu gardé du seigneur de Fiennes[1] et de Ferri de Piquegni et du seigneur de Renty[2], par le commandement son pere et de Robert son frere, à qui le pere vouloit donner la conté de Los qui estoit en l’Empire. Mais le commun de Flandres ne s’i voult acorder, car c’estoit une noble porcion de la conté, ne il ne vouloient que ledit Robert se meist si avant. Quant le roy Phelippe sot que le conte de Nevers estoit en prison, si envoia au conte sollempnelz messages qu’il le feist delivrer ; lequel dist qu’il appelleroit ses barons et feroit droit de ce que il li conseilleroient. Et ainsi n’en fu plus fait, car ceulz qui le tenoient ne le vouloient point delivrer se il ne leur pardonnoit du tout sa prison, en telle maniere que par li ne par autre dommage ne leur en vendroit. Mès à ce prometre ne se voult le conte de Nevers acorder de trop lonc temps. A la parfin il s’i acorda ; mais à l’acorder il y mistrent si griex condicions que se il s’i acordast il fust desheritez ; car entre les autres il en y avoit une qu’il n’enterroit en Flandres tant comme son pere vivroit ; et ainsi son pere mort et li absent, Robert son frere se metroit en possession de la contée.

Et en ce meismes temps, comme Henri dit Taperel[3]

  1. Jean, seigneur de Fiennes et de Bourbourg, père du connétable Robert de Fiennes (P. Anselme, Hist. généal., t. VI, p. 169).
  2. Renty, Pas-de-Calais, arr. de Saint-Omer, cant. de Fauquembergues.
  3. Henri dit Taperel, prévôt de Paris depuis 1316, fut pendu le 25 juillet 1320. Sur son procès, les faits qui lui étaient reprochés et son supplice, voir Chronique parisienne anonyme de 1316 à 1339, dans Mémoires de la Société de l’histoire de Pa-